Du très bon Yaël Hassan.
Dans un style sobre, des phrases simples, son récit touche aux tripes en dénonçant un problème de société : l'esclavage moderne
Un récit à trois voix et même à quatre : à la fin du roman, on va aussi entendre Rahia.
Blandine Auric : La jeune bourgeoise, fille unique, prétentieuse ou timide car étouffée par sa mère.Elle revient en France (Paris) après un séjour au Maroc, où son père avait été muté pour raisons professionnelles
David : ses parents sont tous les deux avocats. Il est en rupture avec eux, car il se sent abandonné par eux qui consacrent tout leur temps à leur activité professionnelle. il se rend néanmoins compte que c’est surtout lui qui est braqué contre eux.
Antoine (Tonio) : 15 ans, comme Blandine et David. Sa mère est la concierge de l’immeuble où habitent Blandine et David. Il fréquente le même lycée que les deux autres adolescents, est très doué pour les maths.
Avant le séjour de Blandine au Maroc, Antoine était son copain et au retour, elle semble l’ignorer. Pourquoi ? Elle cache un terrible secret.
Au Maroc, elle avait une amie Rahia, dont les parents étaient au service de la famille Auric. Pour ne plus se sentir seule, elle propose à ses parents que Rahia vienne à Paris pour aller à l’école, apprendre le français. La mère trouve l’idée excellente, mais à Paris, elle fait de Rahia sa « bonne à tout faire » . La jeune fille est logée dans un cagibi, ne va pas à l’école.
Blandine ne sait comment sortir de cette situation. Elle en parle à David et Antoine.
Les trois ados découvrent que le monde n’est pas tout noir ou tout blanc. Ils comprennent que la résolution du problème de Rahia nécessite la prise en compte de différents éléments. Dénoncer est-ce de la délation ? Peut-on cautionner ses parents ? Comment parler aux adulte?
On retrouve également des références littéraires (les Misérables) et des indications chiffrées sur l’esclavage moderne
Hassan, Yaël. Libérer Rahia. Casterman, 2010 (Feeling)
8 euros